On connaît la chanson

L’oxymore, figure qui donne du style aux chansons

Un oxymore, du grec ὀξύμωρος (oxymôros), est une figure de style visant à apposer deux termes diamétralement opposés. Hormis la littérature et la poésie à l’image de Charles Baudelaire (notamment dans Les Fleurs du Mal) ou de Louis Aragon, ce sont les titres et les paroles de chansons qui en regorgent également.

Si on l’utilise également dans l’humour ou pour créer un effet de surprise, l’oxymore est avant tout révélateur de la complexité des émotions et des situations que l’on cherche à transcrire. Son utilisation permet alors de transcender une réalité chaotique qui pousse à réfléchir au-delà des apparences et à la signification profonde de ces fortes contradictions jusqu’à les rendre étrangement harmonieuses.

Voici ci-dessous quelques chansons francophones qui mettent l’oxymore à l’honneur :

  • « Nous parlons en silence d’une jeunesse vieille » (Jacques Brel, Jojodouble oxymore
  • « Un soleil noir et lourd, qui épaissit le jour » (Bernard Lavilliers, Plus dure sera la chute)
  • « Douce violence » (Titre d’un album d’Elsa)
  • « Elles sont affreusement belles » (Calogero, Tu n’as qu’à m’attraper)
  • « La symphonie des éclairs » (Zaho de Sagazan)
  • « Crier tout bas » (Cœur de Pirate)
  • « On aime voir l’ombre briller » (PNL – Oh lala)
  • « Oh ma douce souffrance » (Indila – Dernière danse)
  • « Je t’aime… moi non plus » (Serge Gainsbourg en duo avec Jane Birkin)
  • « On s’explique les choses mais on s’écoute pas. On parle le même language mais on s’comprend pas. On avance dans la même direction mais on n’se suit pas. On a grandi ensemble mais on s’connait pas » (Dokou – Oxymore)
  • « La vie ne vaut rien… rien ne vaut la vie » (Alain Souchon – La vie ne vaut rien)

Je vous invite à compléter cette liste non exhaustive en commentaire. N’hésitez pas non plus à partager ceux que vous préférez et ce qu’ils évoquent selon vous. Retrouvez plus d’articles sur le même thème pour découvrir la langue française autrement dans la rubrique On connaît la chanson.

Photo vignette : © Archives Paris Match 1977 – Laurent Voulzy et Alain Souchon

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *